Comme un petit goût de fin de cycle

Cette session Babel Med 2017 avait un petit goût de fin de cycle.
Quelques explications.

Pas mal d’artistes se donnent pour mission divine de perpétuer la tradition. C’est super !
D’autres, comme les nôtres, cherchent plutôt à lancer des ponts entre les cultures et les sociétés, pour recréer le lien que le capitalisme cherche à supprimer. Car le lien social, en plus d’être improductif, tend à substituer des valeurs humaines aux valeurs marchandes que sont le matériel ou le travail. C’est ce même lien social qui rappelle à l’être humain que sa fonction n’est pas d’écraser la gueule de son prochain, mais de lui faire des bisous sur la bouche. Tout ceci est évident pour nous depuis longtemps mais bref

Or, lors de ces trois jours intenses, il nous est apparu que notre positionnement devenait intenable. Comment remplir notre mission divine tout en assurant notre survie en satisfaisant un écosystème friand de folklore ?

Par définition, l’artiste est en avance sur son temps et donc sur le monde dans lequel il évolue. Or, nous n’avons pas le temps ! Désolé. Nous ne pouvons pas attendre que le marché comprenne ce que nous faisons. Nous devons garder une longueur d’avance au prix de quelques GUSO de retard.

Nous nous rendrons toujours à Babel Med pour :
– ambiancer les afters,
– alimenter les réseaux sociaux,
– assurer une représentativité thugopunk du paysage musical.

Mais nous avons compris que nous devrons réorienter nos stratégies de communication vers plus de simplicité, de sobriété, de naturel. D’ailleurs, nous venons d’acheter un stock de Stabilo Boss.

Et bientôt ils nous avoueront : « On comprend rien à ce que vous faites, mais on a de plus en plus honte de booker les autres. »

Aïoli sur vous
#ChaudPour100Balles