Hasard ou destin, je me trouvais hier soir devant « Quotidien », l’émission d’infotainment de Yann Barthès.
Pour ce qui est de l’info, c’est pas trop mal fait, bien sûr ça reste de la télé mais j’imagine que ça peut toucher des gens qui ont pas spécialement envie de se taper le 20h, donc de ce point de vue le pari est plutôt réussi.
Et là Yann nous annonce une séquence live, avec en l’occurrence le trio punk de Toybloïd. Wouhou ! Je crois alors me souvenir qu’il s’agit d’un des derniers créneaux de musique jouée en live à la télé, en tout cas pour des artistes indépendants. Je me dis chouette je vais pouvoir assister à ça dans les conditions du direct, dans le contexte, c’est-à-dire en bon téléspectateur lambda et pas en analyste finaud. Même si bon, on me la fait pas.
Le public descend des gradins pour se masser devant la scène et y taper des mains en rythme sur les temps. Nos amis nous jouent alors un titre d’une minute 26, c’est court mais bon c’est du punk alors bon c’est peut-être aussi bien. Le refrain reste grave dans la tête.
J’ose alors me demander si ce format n’est pas une contrainte de l’émission, mais en bon professionnel, j’effectue des vérifications : en fait certains autres artistes jouent plus de 4 minutes, donc il s’agit très certainement d’un choix du groupe. Fausse alerte.
Sur la capture d’écran ci-dessus, issue du site de TMC, notez le communiqué de presse vulgairement copié-collé, où on lit que le groupe est « frais et pêchu ». J’imagine que le texte original parlait plutôt d’une musique « fraîche et pêchue », mais visiblement on a affaire à un rédacteur qui ne connaît absolument rien à la musique.
Hélas, les artistes ne sont pas invités à prendre le micro pour parler de leur disque, dommage. Mais le meilleur arrive.
Donc là il y a cette séquence futuriste – mais tellement télévisuelle – où le groupe invité est chargé de présenter la météo. C’est assez rigolo, mais pour la musique, on repassera.
Ceux qui suivent ce blog depuis quelques années ont compris en même temps que nous quelle était la place de la musique industrielle : produire des jingles, du fun, du ‘tainment. Nombreux sont les artistes qui rêvent de participer à ces émissions pour bénéficier de l’audience monstrueuse qui va avec. On peut les comprendre, car il faut malgré tout défendre son projet.
Reste juste à savoir si, en tant qu’artiste, on a quelque chose à dire, et dans quelles conditions on peut – ou pas – le dire. Tout n’est pas bon à prendre.
Pour en savoir plus sur nos divagations, vous pouvez jeter un oeil sur ces articles, et notamment celui-ci.
Le mois prochain et après des années de boycott, nous nous rendrons au Printemps de Bourges, pour se remettre dans le bain. Non pas qu’on veuille passer du côté obscur, mais on a aussi des contraintes économiques, et on a besoin de GUSOs.