Pas de concert sans sondier : la disparition de notre ami Dorian nous laisse sans voix. Vous ne le voyiez ni sur scène ni sur nos montages vidéo foireux, parce que sa place de prédilection était en régie, faisant en sorte que notre énergie prenne forme entre 16 et 16 000 hertz. Le moins qu’on puisse dire est qu’il savait y faire, et ça, des centaines d’artistes et techniciens du 44, du 49 et d’ailleurs vous le confirmeront.
Dès le tout début de nos aventures communes, il a impulsé un désir d’excellence, tirant le travail de tous vers le haut. Il était animé d’une sincérité rare, qui pouvait se manifester tout aussi bien par une répartie tordante que comme par un compliment gentil qui fait du bien au moment où on doute.
Depuis une dizaine d’années déjà, son travail irréprochable l’avait logiquement mené jusqu’auprès de ses artistes préférés et désormais amis de Tagada Jones, avec lesquels il ira jusqu’au Japon, jusqu’au Québec, surpassant de très loin les exploits locaux que nous pouvions lui promettre. Une trajectoire stratosphérique, un succès ultra-mérité pour ce mec brillant, efficace, cultivé, mais aussi bourré d’humour et d’amour.
Pour qu’un mec de son calibre daigne perdre son temps avec nous, il fallait sacrément qu’il nous aime. Immensément tristes, nous sommes tous très conscients de l’immense chance qui fut la nôtre de l’avoir à nos côtés pendant toutes ces années, et espérons l’avoir rendu heureux autant que lui nous rendait heureux. Puissions-nous nous montrer dignes de cette chance chaque jour, pour qu’au moment où nous le rejoindrons là-haut, il nous accueille comme il le faisait parfois quand on descendait de scène : « bravo les gars, c’était encore un grand moment de l’histoire du rock’n’roll ».
A présent, Do, tu fais partie de cette belle histoire. Nous ne t’oublierons jamais.
Nos pensées émues vont à Pauline, à Léonard, à leurs familles.
Pour ceux qui voudraient manifester leur soutien, un pot commun a été mis en place ici.