La quête de beauté de DJ Tagada

Qu’est-ce qui anime le DJ, cet artiste discret, peu spectaculaire et qui joue le plus souvent les chansons des autres ? Pour Ignace Corso alias DJ Tagada, la réponse est évidente : c’est une éternelle quête de beauté.

« On est en 2004, je suis aux platines pour l’after du Vrai Faux Mariage de La Caravane Passe au Lavoir Moderne Parisien, dans le quartier de la Goutte d’Or. La salle est bondée, l’ambiance tropicale ; un agent de sécurité retient la table sur laquelle sont posées les platines pour les empêcher de sauter. Une sublime new-yorkaise, joueuse de thérémine (cet instrument électronique atypique), s’avance vers moi et me demande si je peux jouer African Reggae de Nina Hagen. Or, il s’agit précisément du prochain morceau que j’allais passer… ce que je tente de lui avouer dans un mauvais anglais.

Cet exemple parfait du moment de symbiose entre le DJ et les danseurs, ce point de convergence entre de parfaits inconnus, je l’ai appelé orgasmusical. Et cette nuit-là, j’ai cessé de croire qu’il était le seul fruit du hasard.

Au Divan du Monde, je fais découvrir le son tzigane au Tout-Paris : cette musique nouvelle, alors encore vierge de codes, de pas de danse homologués et d’hymnes officiels, est un formidable terrain de jeu. Dans ces contrées inconnues, les gens se laissent surprendre, se lâchent, hurlent, baisent dans les loges. Les femmes – toujours elles – se lancent les premières, mènent la danse : là encore, pas de hasard.

Plus tard, alors que je me trouvais en panne d’inspiration – cet état de frustration qui prouve qu’on avance, malgré tout – je découvre les soirées BalkanBeats du berlinois Robert Soko, qui deviendra un compagnon de route, partageant mon approche extatique du dancefloor et mon amour des musiques traditionnelles. C’est le début d’une grande amitié : des nuits entières à jouer, boire, se raconter nos vies… Et chercher la beauté, toujours prête à surgir, de Berlin à Montpellier, de Tokyo à Paris… et dont on dit parfois qu’elle se trouve dans l’œil de celui qui regarde. »

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