Nous approchons bientôt les limites du subconscient.

Récapitulatif rapide des presque deux ans qui viennent de passer.

Mars 2020, Covid, confinement, prêt garanti par l’État. Juin 2020, embauche de deux chargés de production tout neufs. Septembre 2020, suite à un arrêté de la CJUE, les subventions à l’enregistrement sont gelées ou fortement réduites (notamment ADAMI/SPPF pour ce qui nous concerne). On compense en réinvestissant les aides de l’État (fonds de solidarité) et maintenir 100% des pressages prévus. Jusqu’à la fin de 2020, production de disques à tout va, sorties plus ou moins bien négociées avec ou sans release party, en attendant le retour des tournées, et ouverture de notre bureau-boutique pour présenter tout ça avec un masque et du gel. Ouf !

2021, les aides sont toujours là, on continue de produire des disques et ça c’est cool, mais à partir d’avril les délais de pressage vinyle deviennent injouables, passant de 6 semaines à 4 mois, voire 6 mois ; en pratique, nous avons des disques qui ont déjà 8 mois de retard (!). Dans ce contexte, les disques arrivent tellement tard que le travail de promotion n’a plus de sens – beaucoup d’argent investi dans le vent, d’énergie à contre-emploi, y compris parfois entre nous et nos artistes. Aujourd’hui nous attendons encore 6 vinyles que nous aurions dû recevoir entre juin et octobre 2021. On manque d’actu concrète, difficile de rendre la vitrine de la boutique chatoyante sans nouveauté, l’effet d’annonce de l’ouverture est évidemment retombé et nous devons toujours porter le masque dans ce lieu qui se veut sympa. Courant juin, le fonds de solidarité prend fin pour nous, sans que les aides à l’enregistrement qui étaient gelées soient revenues. Mmmh.

Côté production, difficile pour nous de nous lancer dans de nouveaux projets dont nous ne pouvons même pas être certain.e.s qu’ils arriveront sur nos étagères avant 2023. Nous avons fait le choix de continuer de rencontrer et de signer de nouveaux artistes pour préparer la suite, mais nous ne pouvons plus nous engager autant qu’auparavant. Promettre une sortie vinyle pour un artiste indépendant aujourd’hui c’est compliqué car celui-ci risque fort de sortir à un moment où l’artiste est déjà en train de planifier son album suivant…

Avec cette nouvelle interdiction des concerts debout, impossible à nouveau d’aller vendre en concert les quelques disques qu’on avait réussi à obtenir début 2021, et toutes les tournées qui dépendent de subventions vont à la poubelle (il faut en général réunir 5 à 10 dates de tournée pour être éligible à une subvention au tour).

J’ai essayé de résumer le bordel ambiant, ça fait envie hein ?

Comme le dit le slogan, on est #ToujoursLà grâce à ce fameux prêt qu’on a pas commencé à rembourser, mais on commence presque à s’embêter. En plus les BIS de Nantes sont annulées, quelle tristesse. Du coup une partie de l’équipe va probablement être mise en activité partielle (pour la partie tour) pour les prochaines semaines le temps de voir comment la situation sanitaire évolue. On devait caler un second Vlad BZH Tour (Finistère/Morbihan) mais ça nous paraît compliqué d’aller causer vinyles à un moment où l’incertitude est maximale sur les délais de production.

C’est quoi notre quotidien dans ce contexte, faut pas s’inquiéter pour ça :

  • 2021 c’est fini, on a donc 4 clôtures comptables à sortir dans les prochaines semaines, ça va scanner de la facture, lettrer des comptes 401/411, courir après des justificatifs et mouliner du Excel jusqu’à l’été ;
  • nos sites web (dont celui-ci) ont besoin d’un petit lifting ;
  • la boutique a besoin d’un coup de ménage à défaut d’avoir des nouveautés à présenter ;
  • on va faire tourner un peu le Berlingo, retrouvez-nous par exemple aux sélections normandes des Inouïs le 5 février à Rouen, on sera là pour soutenir les copines d’Horzines Stara.

Passez nous voir, on mangera de la galette des rois en scred.

Bisous